Le choix du risque

Premier point important quant à l’apprentissage de la gestion de portefeuille :  la gestion du risque ! Dans ce dossier nous souhaitons vous donner une introduction solide à la gestion du risque afin d’en comprendre les différents aspects.

Le risque d’une société

Sans vouloir être lapidaire, nous pouvons dire que risque et incertitude sont synonymes. Si une entreprise se porte bien aujourd’hui, qu’en sera-t-il demain ? Une série d’éléments peuvent affecter l’état de santé d’une société dans des proportions différentes.

Il existe tout d’abord le risque lié à l’activité elle-même : un produit peut tomber en désuétude. Nul n’est besoin de le produire au moindre coût ou de posséder un avantage concurrentiel important si le produit ne se vend plus. Ce raisonnement peut s’étendre à toute l’activité de l’entreprise. Il suffit de rappeler les difficultés rencontrées par le secteur sidérurgique. De même, le risque de mettre au point un produit pour lequel le marché ne soit pas encore demandeur existe. Cependant, se lancer dans des activités risquées, s’orienter vers un secteur technologiquement incertain, vers des produits novateurs ne rend pas l’entreprise fondamentalement moins performante.

Cela élargit simplement l’incertitude : les résultats seront peut-être catastrophiques, peut-être exceptionnels.

L’environnement de l’entreprise joue, lui aussi, un rôle important et des paramètres tels le climat politique, l’état de santé de la monnaie nationale influencent également l’avenir de la société.

Face à ces événements, l’entreprise peut réagir, s’adapter différemment. Ces décisions dépendent de l’équipe dirigeante en place. Il va de soi qu’entre deux firmes ayant la même activité, si l’une d’elles voit ses dirigeants entièrement remplacés alors que l’autre garde sa structure actuelle, elle apparaîtra beaucoup plus incertaine. Cependant, une fois de plus, un risque plus élevé ne signifie nullement des perspectives d’avenir moins bonnes. En effet, dans ce cas, il se peut que la nouvelle équipe soit plus dynamique, plus novatrice et atteigne ainsi de meilleurs résultats.

Le risque managérial reste néanmoins difficile à appréhender.

Il s’agit en effet de mesurer des variables plutôt humaines et se prêtant moins aisément à une analyse rationnelle.

La structure financière de l’entreprise exerce, elle aussi, une influence prépondérante sur le risque encouru. En effet, une société largement endettée s’expose à des charges financières fixes importantes qui auront pour effet de déplacer le point neutre et par conséquent le seuil de rentabilité. Une fois de plus, il ne s’agit pas de dire que l’endettement est mauvais : il est souvent nécessaire afin de réaliser des projets potentiellement rentables mais l’endettement fait courir un risque plus élevé.

Face à l’endettement et au besoin de capitaux, l’évolution des taux d’intérêts influence aussi l’état de santé d’une entreprise. Il est parfois difficile de l’anticiper alors que la rentabilité et la faisabilité de certains projets en dépendent souvent.

Votre objectif est donc de choisir la solution la moins risquée pour une même espérance de retour sur investissement.

Efficience du choix du risque

Un gestionnaire avisé pourra suivant les conditions de risque global des marchés qui évoluent avec le temps…choisir un portefeuille moins risquéou plus risqué:

  • Le risque du portefeuille devra donc être adapté en fonction de vos contraires et les conditions des marchés.
  • L’on pourrait imaginer les combinaisons de placements (de portefeuille) sur un graphique…Dans ce cas, il faudrait choisir
  • Il est à remarquer que si l’on veut plus de return (performance), il faut prendre plus de risques et inversement: Les risques choisis déterminent les écarts possible des « return du portefeuille »
risque
Plus le risque est faible plus le retour est faible.

Le risque spécifique

Le risque spécifique c’est le risque lié au titre. Il est imprévisible et il est diversifiable. Exemple de risque spécifique : une usine qui explose

  • Si vous n’avez qu’une valeur dans votre portefeuille qui baisse de 30%, vous perdez 30% de vos avoirs.
  • Si vous avez 20 valeurs dans votre portefeuille à pourcentage de répartition égal soit 5% chacune, vous ne perdez que 1,5% sur l’ensemble de vos avoirs.

Plutôt simple non ? Le risque non systématique, encore appelé risque diversifiable ou risque spécifique, ne présente aucune corrélation avec les autres titres. Il existe mais est imprévisible et indépendant du marché. La seule manière de diminuer le risque spécifique est la diversification.

risque spécifique
Comme vous le voyez, plus vous avez de titres dans votre portefeuille plus le risques spécifique tend vers celui du marché.

Risque systématique

Le risque systématique c’est le risque lié au marché. Tous les titres ont une sensibilité aux variations du marché. La bêta est l’instrument de la sensibilité d’un titre aux variations du marché. Un exemple de risque systématique serait la chute brutale de la croissance économique.

  • Le risque systématique est la partie du risque total, qui touche les titres.
  • Tout investissement implique d’une manière incontournable d’être soumis aux risques du marché.
  • Les conséquences des variations du marché sur les titres sont parfois amplifiées, parfois amorties, mais quoi qu’il en soit, sont inévitables.

Il s’agit donc du risque auquel l’investisseur est exposé systématiquement, s’il désire investir en bourse.

Moins cinquante = ?

Il faut savoir que moins cinquante est égal à plus cent pourcent en gestion de portefeuille. Si sur un actif financier vous perdez 50%, vous devrez réaliser une performance de plus de cent pourcent pour récupérer le montant initial.

En effet :

  • (100 x -50%) = 50  c’est-à-dire, ce qui vous reste sur une patrimoine de 100 après une perte de 50%.
  • 50 x 50 %= 25 c’est-à-dire, ce que vous récupérez si vous regagnez sur ce même patrimoine en faisant une plus value de 50 %, dans ce cas bien que vous ayez regagné 50% vous perdez toujours 25% par rapport au départ.
  • Donc ( 50 x 100 %) =  50 si vous avez perdu 50 % de votre patrimoine vous devez récupérer 100 % pour revenir au montant de départ.

Une gestion active des risques est nécessaire et indispensable pour vous prémunir contre ce genre d’inconvénient mathématique. A savoir : répartition des risques, respect des principes de gestion, permanence du suivi et des prises de décisions protectrices.

Courbe de Gauss

Le nombre de titres réalisant des performances positives ou négatives très importantes diminue en flèche lorsque le return devient extraordinaire.

La personne qui spéculerait avec des outils à effet de levier et sur un seul titre décrochera très vite avec un peu de chance un « Big return +++ ». Le problème c’est qu’elle décrochera, en toute probabilité, encore plus vite un « Big return —« . La distribution induite dans la courbe de Gauss ci-dessus lui attribuera forcément l’un et l’autre. Seul une gestion stricte des risques et une gestion permanente et diversifiée permettent de ne pas mettre en danger la pérennité d’un patrimoine. Rien ne sert de gagner, si c’est pour tout perdre deux fois par la suite!

Les risques du marché

Quelle que soit la nature de vos choix d’investissement, ce sont les conditions des marchés qui détermineront la performance que vous réaliserez.

Exemples Favorables:

  •  Les actions sont bon marché et l’on sort d’une crise économique. Les taux d’intérêts restent bas et il n’y a pas d’inflation. Les bénéfices des entreprises repartent à la hausse. Toutes les actions reprennent le chemin de la hausse.
  • Toutes les bourses mondiales progressent de 30% sur un an.

Résultat: Votre portefeuille d’actions progressera d’une manière similaire!

Exemples Défavorables:

  • Vous possédez une obligation à 10 ans à 5% et les taux d’intérêts repartent violemment à la hausse suite à une poussée de l’inflation. Un an après les taux du marché passent à 6.2%. Le prix de votre obligation risque de perdre plus de 10%.
  • Il en va de même pour l’immobilier, les métaux précieux ou même les œuvres d’art, ou plus généralement tout actif financier.

Ce sont donc vos choix stratégiques qui détermineront vos performances pour quatre-vingt pour cent de celles-ci. Les vingt pour cent restants étant le résultat des choix de valeurs ( ce dernier pourcentage peut être plus important, si la pondération dans les titres à risque très élevé est supérieure à la normale… la performance de cette catégorie de risque étant plus aléatoire par rapport au marché et cela dans un sens ou dans l’autre).